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Here with my fetishe pen and NYC cap.
Hugo Barros Costa arpente New York à vélo
Parti enseigner pendant 4 mois à New York, Hugo Barros Costa en a profité pour explorer la ville. Avide de découvertes, l’architecte portugais a repoussé les traditionnelles frontières de la ville pour aller dégourdir son pinceau et son vélo dans des quartiers que parcourent peu les dessinateurs. Et lorsqu’il est nostalgique de la Big Apple, Hugo nous révèle qu’il ouvre son carnet « New York à vélo » et entend comme par magie les sons qui l’entouraient dans la ville.
Comment as-tu commencé à dessiner ?
Mes parents ne dessinent pas du tout. A l’école, je dessinais bien et je m’amusais à représenter mes copains mais je n’ai jamais voulu être dessinateur. Quand j’avais 16 ans j’étudiais les arts à Porto et lorsque mes professeurs me demandaient un dessin, j’en faisais 10. Mais ce n’était pas forcément brillant.
A Porto, le dessin est très important pour entrer à l’école d’architecture. J’ai donc pris des cours pour apprendre à dessiner et rentrer dans cette école. La 1ère année est très difficile, on nous avait d’ailleurs dit qu’on pourrait au maximum atteindre la note de 14/20. En deuxième année, j’ai réussi à obtenir 17/20 grâce au dessin !
Depuis 2005, je suis professeur de dessin à l’ETSA. En 2010, je me suis fâché avec mes élèves car ils ont mal pris le fait que je leur demande de me rendre tous les jours un dessin. Depuis ce jour, je fais un dessin par jour et je le poste sur Internet.
Que présentes-tu au festival ?
Un voyage à New York. Le but était de faire un agenda personnel, graphique où je raconte ma journée mais cela n’était pas cohérent d’aller enseigner là-bas pendant 4 mois et de dessiner uniquement Manhattan. J’ai donc décidé de me déplacer uniquement en vélo car grâce à ce moyen de transport, le rapport avec la ville et les gens change. J’ai perdu beaucoup de temps, jusqu’à 4 heures ! Pour aller dans le Bronx, je pouvais rouler jusqu’à 80km. Mais j’avais beaucoup de liberté, je pouvais m’arrêter n’importe où pour faire des dessins.
Sur mes dessins, on peut d’ailleurs apercevoir mon premier vélo qui était très lourd ! Il est dissimulé dans de nombreux dessins. Au début, je dessinais les rues mais ça ne me plaisait pas. Puis je me suis mis à dessiner des gens. New York sans les gens, ce n’est pas représentatif de la ville !
Il suffit que j’ouvre mon carnet, pour entendre le bruit du métro, les gens qui parlent différentes langues ! Et quand il s’est mis à faire froid, je me suis réchauffé en allant à des concerts de jazz. J’ai même fait la queue pendant 3 heures pour écouter John Zorn. Je lui ai demandé de me signer mon carnet de voyage, il était plutôt nonchalant jusqu’à ce qu’il comprenne que je n’étais pas un critique. Il m’a dit : « j’aurais dû m’en rendre compte immédiatement, tu es trop mince pour être un critique ».
Pourquoi as-tu voulu explorer la ville au-delà de Manhattan ?
Car tout le monde fait les mêmes dessins de New York. Je ne veux pas paraître snob, mais je voulais découvrir une autre partie de la ville. A Brooklyn, les gens sont plus vrais.
Qu’est ce qui t’a le plus marqué durant ce voyage ?
J’aime beaucoup les formes du carrefour de Myrtle Avenue : le croisement de ce carrefour et des lignes de métro, la lumière, les zones d’ombres et de contrastes. Le mélange des gens : les prostitués, le maquereau qui ouvrait la porte devant moi. Je me rappelle des bruits de musique, d’ambulances, le bruit strident du métro.
Si tu devais te délester d’une chose entre le dessin et les mots, ce serait quoi ?
Je choisis le dessin bien sûr parce qu’on n’a pas besoin de mots avec cet art. Le dessin est très descriptif.
Quel est ton coup de cœur du festival ?
Benoît Guillaume pour son travail sur la Birmanie. En voyant ce carnet je me suis dit que son travail est impressionnant !
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